Aldington Richard

Né en Angleterre, dans le Hampshire, en 1892, il a été soldat sur le front français pendant la guerre de 14-18, et en rapporte un roman très fort, qui le fera connaître : Mort d’un héros, paru en 1929. Il a vécu en Angleterre, aux Etats-Unis, puis en France (Montpellier, Les-Saintes-Maries-de-la-mer) jusqu’à la fin de sa vie en 1962.

Poète, historien, traducteur, critique et romancier, il a publié, après le succès de son premier livre, Tous les hommes sont des ennemis (1933), et surtout Lawrence d’Arabie, l’homme et la légende (1955). Il y révélait l’homosexualité du héros national, ce qui souleva en Angleterre une très vive polémique. Il a aussi écrit une très belle biographie de Frédéric Mistral, non encore traduite (An introduction to Mistral). Admirateur sans complexe des troubadours languedociens et de félibres provençaux, comme bien des anglo-saxons, il y fait plusieurs fois référence dans son long poème Dream in the Luxembourg, poème qu’il avait toujours souhaité voir traduit en langue provençale.

Lawrence Durrell, lui aussi provençal d’adoption et ami d’Aldington sur la fin de sa vie, aimait particulièrement ce poème dont il a écrit la préface dans la traduction publiée en 1986 par les Editions Actes Sud. Il écrit : 

“I never asked Aldington who the original of his female subject was – I felt it might not be tactful. And I dared to suppose that it was the American poet who wrote under the initials H. D. They lived together for a number of years and inspired each other mutually as poet and lovers should.” 

Et encore : 

“Le petit groupe d’écrivains qui se mit à publier simultanément avant la première guerre mondiale prit le nom d’Imagists,(…). Ils souhaitaient un retour à une appréhension plus simple de la vie et des sentiments, à moins de rhétorique. Ils voulaient témoigner de la dynamique du vécu sans rigidité ni fioriture. ”  

Là réside sans doute la raison du désir qu’avait Aldington de voir son poème traduit en langue provençale. En effet, cette brève définition que donne Durrell des « Imagistes » (dont faisaient partie Eliot et Lawrence) résume assez bien l’idée que donne Aldington de Frédéric Mistral dans la biographie qu’il lui a consacrée.